Émotions… Comment se construisent-elles ? Les recycler ?
Bonjour à tous ! Aujourd’hui, nous allons parler des émotions, des mémoires corporelles et émotionnelles. Dans cet article, nous explorerons au travers de métaphores assez simples la manière dont nos émotions sont construites, ressenties et traitées, à la fois individuellement et dans le contexte des héritages et expériences intergénérationnelles (cf. mémoires fantômes).
I. Le Jeu de Lego des Émotions
Pour bien illustrer mes propos et la variété d’émotions que nous pouvons ressentir, j’ai choisi la métaphore du jeu de Lego. Ce jeu de construction pour enfant que tout le monde connaît, et dont le but et d’emboiter les pièces les unes avec les autres pour créer des formes. Imaginez que chacun de nous possède un jeu de Lego unique, constitué de pièces qui représentent nos émotions. Plus une personne est sensible, plus son jeu de Lego est élaboré, composé de nombreuses pièces. D’un autre côté, les personnes moins sensibles ont un jeu de Lego moins complexe.
Lorsque nous refusons de vivre certaines émotions inconfortables, c’est comme si nous rejetions la structure des pièces de Lego que notre inconscient nous propose. En évitant ces sentiments inconfortables, nous compromettons notre capacité à construire des expériences émotionnelles positives. Ces émotions refoulées deviennent des pièces manquantes, créant des lacunes dans notre compréhension émotionnelle et affaiblissant notre bien-être mental.
Pourtant, il existe une alternative puissante : en choisissant d’explorer et d’accepter toutes nos émotions, même les plus difficiles, nous avons la possibilité de reconstruire notre Lego émotionnel de manière plus robuste. L’intégration consciente de chaque pièce, aussi inconfortable soit-elle, favorise une compréhension plus profonde de soi. Ce processus d’acceptation et d’exploration émotionnelle peut enrichir notre vie intérieure, renforçant la solidité de notre jeu de Lego émotionnel et facilitant la construction de relations émotionnelles positives et épanouissantes.
Ainsi, embrasser nos émotions dans toute leur complexité devient un art, un moyen de créer une vie émotionnelle plus riche et équilibrée. Construire consciemment son Lego émotionnel ouvre la voie à une compréhension plus profonde de soi-même, favorisant un bien-être mental durable et la création de relations émotionnelles épanouissantes. En fin de compte, la clé réside dans la volonté d’explorer toutes les nuances de notre monde émotionnel, pièce par pièce, pour construire une vie intérieure authentique et pleinement épanouissante.
II. La Cuisine Émotionnelle
Abordons maintenant la dimension émotionnelle sous l’angle de la cuisine. Imaginez une personne qui n’aime pas les pommes. Chaque fois qu’une pomme se présente, elle la met de côté, résistant à l’idée de l’assimiler. Ce rejet de la pomme, semblable au refus d’expérimenter une émotion inconfortable, consomme évidemment de l’énergie. Cependant, au lieu de laisser cette émotion non digérée, nous pouvons adopter une « approche culinaire » innovante pour traiter nos sentiments.
Lorsque nous faisons face à une expérience émotionnelle difficile, c’est comme découper un aliment en petits morceaux pour le rendre plus facile à avaler. À l’image d’un chef, nous pouvons mélanger ces morceaux difficiles avec d’autres émotions positives, les découper, les cuire et les assaisonner pour créer une composition émotionnelle plus équilibrée et facile à digérer !
III. Éviter la Réflexion Excessive
La réflexion est un outil puissant, mais lorsqu’elle prend le pas sur la véritable expérience émotionnelle, elle peut conduire à une richesse conceptuelle superficielle, masquant une pauvreté émotionnelle sous-jacente. Bien que cruciale pour comprendre et donner un sens à nos émotions, la réflexion a ses limites. Et ce pour une bonne raison : les émotions sont des expériences sensorielles qui demandent à être ressenties dans leur intégralité.
Trop souvent, les individus se retrouvent piégés dans un tourbillon de pensées abstraites sur leurs émotions, évitant ainsi l’expérience réelle. Une personne peut développer une compréhension intellectuelle approfondie de ses émotions sans jamais les avoir pleinement vécues. Cela crée une dissonance entre la richesse conceptuelle et la pauvreté émotionnelle. Imaginons une personne qui peut décrire en détail la texture, la couleur et l’origine d’une pomme sans jamais avoir ressenti la saveur sucrée et juteuse de ce fruit.
Le refus persistant de ressentir certaines émotions crée un déséquilibre émotionnel. Ces émotions non vécues restent figées, consommant de l’énergie et limitant la capacité à construire des émotions positives. Cela peut se traduire par une tiédeur émotionnelle, une perte d’entrain et une diminution de la vitalité.
III. Héritage Émotionnel Intergénérationnel
Lorsque nous explorons la complexité de nos émotions, il devient essentiel de considérer l’influence de notre héritage émotionnel intergénérationnel. Nos ancêtres, tout comme nous, ont façonné leurs propres constructions émotionnelles en fonction de leurs expériences, de leurs perceptions et de leur capacité à ressentir. Ces constructions, qu’ils n’ont pas toujours voulu expérimenter, sont transmises à travers les générations, devenant ainsi une partie intégrante de notre jeu de Lego émotionnel.
Imaginez cela comme un album de famille émotionnel, où chaque émotion non exprimée ou refoulée devient une photo, laissant une empreinte indélébile sur la génération suivante. Ces images émotionnelles influent sur la manière dont nous percevons le monde, réagissons aux situations et construisons nos propres émotions.
Prendre conscience de notre héritage émotionnel intergénérationnel n’est pas seulement un acte de réflexion, mais une démarche active vers la transformation. En comprenant les émotions héritées, nous pouvons commencer à déconstruire les schémas émotionnels limitants et à réécrire notre propre histoire émotionnelle. Libérer l’énergie vitale précieuse du passé nous donne la possibilité de construire un avenir émotionnel plus lumineux, dépourvu des poids du passé.
Conclusion
À travers les métaphores du jeu de Lego et de la cuisine émotionnelle, on découvre comment chaque émotion contribue à notre expérience intérieure unique, mais qu’il ne faut pas hésiter de découper et mélanger nos sentiments pour les rendre plus digestes et faciliter la gestion des émotions difficiles. Il est crucial de se rappeler que la réflexion, bien que précieuse, peut parfois nous éloigner de l’expérience réelle des émotions. Éviter la suranalyse permet une immersion plus profonde dans la réalité sensorielle de nos sentiments. Rappelons-nous également que nos émotions ne sont pas nées dans l’isolement, mais sont tissées dans les récits émotionnels de notre histoire familiale. Comprendre cette influence héritée, c’est devenir l’architecte de notre propre récit émotionnel. Cette compréhension élargie nous offre l’opportunité de naviguer consciemment à travers nos émotions, ouvrant la voie à un avenir émotionnel plus éclairé et épanouissant. Prenez le temps de reconnaître vos émotions, sans jugement ni hâte. Comme un artisan qui façonne son œuvre, intégrez chaque nuance émotionnelle à votre jeu de Lego intérieur.
N’hésitez pas à partager vos propres expériences émotionnelles et à poser des questions dans les commentaires. Merci pour voter lecture, et à bientôt pour un prochain article !
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« Bonjour à tous, je suis ravi de vous retrouver pour cette nouvelle vidéo. Aujourd’hui, je vais revenir sur la dimension émotionnelle, avec principalement les mémoires corporelles, les émotions fantômes, et puis vous expliquer, avec des métaphores assez simples, comment moi, je travaille sur mes propres émotions. Alors, « travail » n’est pas vraiment le terme, mais comment, finalement, je m’accompagne à vivre certaines émotions inconfortables, et comment également j’accompagne les personnes qui me consultent.
Je réfléchissais à comment vous transmettre des informations, parce que les émotions, elles ne sont pas, on va dire, quelque chose qu’on peut voir, mais c’est quelque chose qu’on peut ressentir. On ne voit pas les émotions, finalement, la seule chose qu’on peut voir chez un être humain, c’est l’expression de ses émotions. Une personne va ressentir l’émotion, et en fonction, si elle ressent de la tristesse, peut-être qu’elle va pleurer, soit elle va se replier, on va la voir un petit peu dans son coin, et peut-être elle va se voiler à se retirer, et puis elle va peut s’isoler comme ça. Donc finalement, on ne peut pas voir l’émotion, mais on peut voir l’expression de cette émotion.
Donc, j’ai choisi, pour vous parler des émotions, des jeux de Lego. C’est quelque chose qui est connu, on a tous quasiment ce jeu de Lego, ou en tout cas, beaucoup de personnes ont déjà joué aux Lego. Même si des personnes qui n’ont pas joué au Lego, elles savent à peu près de quoi je parle. Donc, c’est des pièces comme ça, de construction, avec lesquelles on peut faire vraiment tout et n’importe quoi. On peut construire des automobiles, des hélicoptères, des avions, des navettes spatiales, des châteaux forts, on pourrait construire des maisons, des paysages, etc. Donc, on va dire que c’est très ouvert en termes de possibilités.
Et moi, je vais partir sur cette base de dire que nous possédons tous finalement un jeu de Lego qui va construire nos émotions. Au plus une personne va être sensible, au plus son jeu de Lego va être élaboré. Au plus elle va avoir de nombreuses pièces, et au moins la personne ne va être sensible, au moins elle va avoir de pièces. Donc même si une personne n’est pas très sensible, elle a quand même beaucoup de pièces. Elle peut construire tout un tas de formes, etc. Mais c’est vrai que les personnes, on va dire, très sensibles voire hypersensibles, ont beaucoup plus de pièces. Pour ça, c’est plus complexe à, on va dire, intégrer, à comprendre pour une personne hypersensible. Voilà, c’est juste une histoire de potentiels de pièces, d’accord ?
Mais vu qu’on a tous finalement ce jeu de Lego en soi, ce qui se passe c’est que notre inconscient, en fonction de ce que nous vivons, pour nous aider à ressentir les besoins que nous pourrions avoir en termes psychologiques, puisqu’on a vu que les sensations passaient par le corps. Les émotions sont là pour la sphère psychologique, pour répondre à un besoin qui est logique. Donc finalement, l’inconscient va se charger de créer avec ses pièces de Lego certaines structures.
Ça peut être pour quelqu’un qui est dans la joie, s’il adore les avions, peut-être que pour lui, ça va prendre la forme d’un avion. Alors c’est vraiment ma métaphore, mais ça va être très aérien pour lui. Va se sentir en joie, il va sentir qu’il est en train de nourrir correctement ses besoins. Donc là, l’avion, on va lui donner cette sensation de légèreté. Et c’est pour la peur, on pourrait imaginer, par exemple, un château fort qui pourrait nous protéger du danger. Et donc, les personnes quand, en principe, on vit la peur, ce n’est pas très agréable. Moi le premier, je n’aime vraiment pas ça, même si je m’y suis bien habitué. Mais on pourrait imaginer que ce château fort, viendrait nous témoigner de cette information de peur. Voilà, c’est juste l’image.
Et en fonction de ce que nous n’aimons vraiment pas vivre, et de ce que nous souhaitons pas vivre, c’est un peu comme si on n’acceptait pas la structure des pièces de Lego que nous propose notre inconscient. C’est un peu comme si nous refusions de les vivre. Et à partir du moment où nous refusons de les vivre, c’est là où, malheureusement, ça devient compliqué. C’est un peu comme si vraiment le château fort, ou la tristesse qui pourraient être représentés par une autre figure, nous la mettrions de côté. Et plutôt que de la ressentir et de l’expérimenter, pour la déstructurer et remettre toutes ces pièces dans le jeu de Lego, de manière à ce qu’elles puissent à nouveau être redistribuées, refaire d’autres construction. On les laisse dans l’état et puis, on les met de côté, pour ne surtout pas les ressentir.
Et là, on commence à cogiter, à cogiter, à réfléchir, etc. Il faut bien comprendre que, d’une part, on a appauvri notre jeu de Lego. Donc, pour construire de la joie, de l’enthousiasme, c’est que compliqué. Et puis, en plus, on maintient une certaine énergie pour éviter que cette déconstruction ne se fasse. Vous savez, les émotions elles sont censées être expérimentées, être vécues. Elles ne sont pas censées être réfléchies. La réflexion, c’est le rôle du mental, mais ça n’a rien à voir avec l’expérience. Voilà, des personnes qui ont beaucoup de réflexions, et les personnes qui connaissent tout sur tout, mais qui ont peu d’expérience réelle et concrète. Et les émotions, ça passe vraiment par l’expérience. L’expérience, c’est le corps. Voilà, la tête, on réfléchit, le cœur, on ressent, on expérimente.
Donc, ce jeu de Lego, à partir du moment où on refuse finalement de l’éprouver, de le ressentir, et de le vivre, eh bien, on le fige dans son état. Donc ça, c’est vraiment important de comprendre ça, parce que c’est aussi comme ça qu’on peut comprendre que toutes nos expériences passées qu’on n’a pas voulu ressentir, expérimenter, parce que vraiment, soit on est dans le déni, soit vraiment on refoule ses émotions, et bien, c’est tout un potentiel de Lego qui appauvrit. Donc là, on va se retrouver avec des personnes qui, au bout d’un moment, elles ne se sentent ni bien, ni mal. Qui sont dans une espèce de tiédeur émotionnelle et ne retrouvent plus d’entrain, de joie de vivre, une vitalité.
Ce qui se passe évidemment, c’est qu’il y a déjà toutes nos propres constructions, auxquelles des fois nous nous opposons. Mais il y a également, bien sûr, toutes les constructions que nos ancêtres ont fabriquées d’une certaine manière, en fonction de leur perception, de leur époque, de leur capacité à ressentir ses émotions. Et donc, toutes les émotions et les constructions dont ils n’ont pas voulu faire l’expérience, eh bien, ils les ont mises de côté. Et au moment de notre création, certaines de ces constructions, on a hérité de certaines de ces constructions. Bref, un petit peu comment on peut aborder les choses, sous une métaphore de construction avec des Lego.
Alors, qu’est-ce qu’on peut faire avec ça ? En tout cas, moi personnellement, quand je m’accompagne, quand j’accompagne les personnes avec cette dimension émotionnelle là, je veux plus partir sur la cuisine. C’est plus facile pour moi de parler de ça. Prenons une personne qui n’aime absolument pas les pommes, vraiment, des personnes qui détestent les pommes. Et donc, chaque fois qu’une pomme se présente, hop, la personne va la mettre de côté, va résister au fait de devoir assimiler, digérer cette pomme. Si cette pomme vraiment a quelque chose qui lui déplaît, l’effort de la manger ne serait peut-être pas agréable. Mais il a digéré, et puis au final, la phase a passé, et puis retrouvera sa vitalité, etc. Mais le fait de refuser de manger cette pomme, cette pomme comme la construction de Lego, va rester dans son corps, et puis va lui prendre une certaine énergie.
Ce qu’on peut faire en approche d’accompagnement, avec une approche thérapeutique c’est cuisiner la pomme, c’est-à-dire, s’ils n’aiment pas la pomme, on peut très bien la découper, et on peut très bien la cuire. Et puis, peut-être la mixer de manière à lui présenter sous forme de compote. On peut très bien rajouter des ingrédients, un peu de vanille, etc. Et si vraiment ça passe toujours pas, on peut carrément mélanger ça avec d’autres fruits, avec l’intégrer dans autre chose, pour que ça soit beaucoup plus digeste. Voilà comment moi, personnellement, j’aborde les émotions quand elles sont trop dures de prime abord. Quand on prend une émotion, et que c’est trop difficile d’y faire face, j’agrémente avec tout un tas d’autres choses, pour que cet aliment soit plus digeste.
C’est exactement la même chose avec les émotions. On peut, d’une part, déjà peut-être les sectionner. Vous savez, c’est un peu comme quand un aliment est trop gros, on prend un couteau, une fourchette, on coupe des petits bouts, et puis voilà, c’est plus facile aussi à assimiler, à avaler. Donc là, c’est pareil, certaines expériences peuvent être découpées, et puis on les cuisine, c’est finalement beaucoup plus facile à digérer.
Donc voilà un peu comment moi j’accompagne la dimension émotionnelle, mais certainement pas par la réflexion. C’est de l’ordre du ressenti, toujours en contact avec le corps, avec les sensations, mais pas avec de la réflexion, de « comment je peux faire pour éviter de manger des pommes ». Parce que ça, c’est sans fin. Vous allez y arriver pendant quelque temps, mais la pomme elle est toujours présente. Elle a pris de votre énergie, et vous allez passer votre vie à chercher des moyens d’éviter quelque chose qui finalement est en vous, et sera toujours à votre contact, et d’une manière ou d’une autre, aura des conséquences plutôt négatives dans votre vie.
J’espère que j’ai pu vous éclairer un petit peu sur cette dimension émotionnelle, sur cette notion également de mémoire émotionnelle corporelle, ou aux émotions fantômes. Donc, n’hésitez pas si vous avez des questions, de les poser directement, ou de laisser un commentaire sous la vidéo. Et puis moi, je vous dis à très bientôt pour de nouveaux contenus et de nouvelles vidéos. À bientôt, bye. »