La différence

La différence

 
 
Hypersensible, haut potentiel, surdoué, zèbre, de quoi s’agit-il ?
 
 
"On ne conduit pas une moto comme une voiture !"
 
Pour parler de ce qui peut-être «différent» il est important d'ouvrir une parenthèse pour évoquer ce qui est plus ordinaire, classique, commun, afin d’écarter ce qui pourrait s’immiscer dans cette présentation. Je choisis par conséquent de poser une « norme » pour évoquer les personnes qui ont un fonctionnement similaire et majoritaire. Car si toutes les personnes sont différentes dans leurs personnalités, leurs histoires, leurs goûts, leurs valeurs, leurs cultures, celles-ci peuvent avoir un fonctionnement commun sur un plan cognitif et émotionnel. Et soyons clairs, notre manière de fonctionner ne définit en rien ce que nous sommes, mais il reste capital de bien comprendre ses spécificités intérieures.
 
"Une différence suffisament grande pour se vivre autrement, mais pas assez pour se faire démasquer !"

Car s'il est facile d'identifier dans la population, les personnes qui ont un fonctionnement similaire et majoritaire dit «normal», de celles qui s'écartent franchement de cette norme, comme les personnes atteintes d'autisme par exemple, il est beaucoup plus difficile de percevoir celles qui ont des différences moins visibles.
 Ces dernières ont pourtant des fonctionnements réellement originaux, mais arrivent à se fondre dans le décor et il est très difficile de les repérer. Elles parviennent à s'adapter même si ça leur coûte parfois beaucoup d'énergie. Plus étonnant encore, la plupart d’entre elles ne se connaissent pas dans leurs différences, et pense même que tout le monde fonctionne comme elles. En feriez-vous partie?
 
Les premières représentant la norme, sont appelés les « normaux-pensant » ou les « traditionnels ». Pour imager cette présentation, nous pourrions dire que ce sont nos automobiles de par leur nombre majoritaire. 
 
Tous les autres seront, par leurs différences, atypiques dans leur fonctionnement. Prenant les mêmes routes mais ne se conduisant pas de la même manière. (Et attention, les personnes plus intelligentes que la moyenne ne seront pas forcément surdouées ou atypiques!)
 
Ce sont ces dernières qui seront évoquées ci-dessous. Qui sont-elles?
 
  • Les hypersensibles: Nos « cabriolets ». Ce sont des personnes qui ont un fonctionnement cognitif « traditionnel » (automobile). Une même façon de penser mais avec une sensibilité exacerbée (++) de leurs sens et de leurs émotions. Ici, on roule capote ouverte toute l'année. Tout est plus fort, le bon comme le mauvais. Malheureusement, beaucoup de personnes n’ont pas suffisamment considéré ce que cela implique et vont souvent être malmenées par un monde un peu brutal pour elles. Attention, car l'hypersensibilité peut également s'exprimer par beaucoup d'agressivité et de colère. Les hypersensibles ne sont pas forcément les personnes "clichées" que l'on a identifiées comme fragiles ou pleurnicheuses. Certains sont très costauds et peuvent-être bagarreurs! Il sera alors indispensable de reconnaitre cette différence comme une particularité et non comme un problème. Les hypersensibles devront comprendre le potentiel de leurs spécificités pour circuler plus confortablement et utiliser leur sensibilité comme une force.
 
  • Les hauts potentiels = les surdoués = les zèbres: Nos « motos »!  Attention, ici la différence est encore plus marquée. Ce sont des personnes qui ont un fonctionnement cognitif différent. Entendez, par-là, une intelligence qualitativement différente et non quantitativement supérieure, même si cela peut parfois être le cas. De plus, elles sont également hypersensibles par nature et roulent à tout vent, ce qui est un point commun avec les « cabriolets » ou hypersensibles. Malheureusement, rares sont les personnes qui vont oser s’identifier à ces appellations tant celles-ci sont trompeuses et positives. (Le mot zèbre a été choisi pour éviter cet abus de langage et exprimer davantage la différence.) Car si certaines vont réussir à se vivre correctement et même parfois à briller en société, la grande majorité nage encore à contrecourant. Ces personnes atypiques dans leurs fonctionnements sont rarement conscientes de leurs différences. La plupart du temps, elles essaient d'adopter le fonctionnement des personnes « dites » traditionnelles ou normaux-pensantes par identification. Pourquoi ? Simplement parce que celles-ci sont beaucoup plus fréquentes dans la population et que la norme prend le dessus. De plus ces particularités ne sont pas encore très connues. J’aime dire que les personnes atypiques qui s’ignorent sont des motards qui se pensent automobilistes et qui s'efforcent de se vivre comme tels. Cela ne peut pas fonctionner correctement. Nos atypiques devront découvrir leurs fonctionnements et leurs forces pour s’épanouir, et comprendre comment fonctionnent les « traditionnels » pour une meilleure compréhension des autres.

 

"Cette méconnaissance de soi engendre très souvent de nombreuses difficultés"

 

Ces particularités entrainent bien souvent des souffrances d’adaptations qui seront souvent prises pour autre chose. Si cette dimension n'est pas identifiée lors d'un accompagnement, les outils proposés peuvent être inadaptés et pourront parfois causer plus de mal que de bien.
 
Aujourd’hui, je sais par expérience, que tant que les personnes « atypiques » n’auront pas intégré leurs différences, elles ne feront que s’adapter à une manière de vivre qui n’est pas la leur.
 
Chez les adultes, cela peut entrainer: Un grand manque de confiance en soi, un besoin reconnaissance sans limites, des difficultés émotionnelles, des suradaptations, de nombreuses incompréhensions personnelles, relationnelles, affectives. Des peurs ou des phobies, des dépressions. Très souvent des manques affectifs, de l’hyperactivité et bien d’autres choses. Tout cela s’explique très bien tant la personne atypique qui s’ignore ne se vit pas de la bonne manière.
 
Chez les enfants, cela peut entrainer: des troubles de la concentration, de l’hyperactivité, des comportements soi-disant inadaptés (rebel, effacé, insolent), de la dyslexie ou autres troubles « DYS », de la curiosité ++, des angoisses, une hypersensibilité, des difficultés scolaires, un manque de confiance en soi, un manque d'estime, des manques affectifs, etc.